Ayant toujours été soucieuse du bien-être des chevaux, je me suis toujours questionnée sur ce qui est perçu par l'humain comme bien-être animal pouvant contrarier les besoins primaires et naturels des espèces animal. En effet outre les besoins alimentaires, en eau et en confort, on en oublie souvent le bien-être mental, les besoins de déplacement et de rythme physiologique de nos animaux en calquant nos propres besoins. On en vient alors à enfermer entre quatre murs nos chevaux, à les séparer de ses congénères, à les nourrir en repas afin de mieux les réchauffer, les protéger et bien entendu les utiliser.
De mon point de vue, le cheval n'est pas un objet d'utilisation, mais un être à part entière avec lequel je vis et partage des moments importants. Leur travail est alors une nécessité afin de subvenir à leurs besoins alimentaires et sanitaires.
Cette sensibilité m'a mené à remettre en question les pratiques les plus communes mais aussi mon point de vue et mes convictions. L'éthologie, qui est une science ( à différencier de l'équitation éthologique) est un des meilleurs moyens de comprendre les besoins des chevaux mais aussi d'éviter l'anthropomorphisme (tendance à attribuer les réactions humaines aux animaux) auquel nous sommes constamment sujets.
C’est pourquoi les chevaux du Teillon vivent en extérieur, en petits troupeaux et un maximum à l’herbe. Des abris naturels sont présents dans tous les parcs où ils vivent plus longtemps, et se trouvent enfermés seulement lors de problèmes de santé. Lorsqu’ils ont du foin en hiver, ils sont nourris à volonté et suivent leurs propres rythmes physiologiques. Ainsi il y à une meilleure entente entre eux car cela réduit les enjeux alimentaires que l’on observe souvent mais aussi les comportements d’excitations (qui n’ont lieu d’exister) lors des visites humaines. Si les chevaux semblent vous faire la fête lorsque vous approcher c’est potentiellement qu’ils sont en attente de quelque chose (compagnie, nourriture, etc, …) et ce n’est pas forcément démonstration d’affection.
Concernant leur travail, je veille à respecter un rythme viable, et ce, même en pleine saison d’été. Lorsqu’ils travaillent, un temps de repos en conséquence leur est imposé. Cela impacte forcément la disponibilité pour la clientèle en demande mais aussi les tarifs des prestations, n’ayant pas un fonctionnement d’usinage comme nombres de centres de tourisme équestre. Heureusement, aujourd’hui nous sommes de plus en plus de professionnels à veiller à cela, et c’est à vous, clients, de veiller à cela dans vos choix d’activité…
Il est de notre devoir à tous d’avoir un regard critique sur cela, les chevaux ne sont pas des vélos, alors il m’est primordial de sensibiliser, informer et que les gens cavaliers ou non puissent faire un choix éclairé face à des pratiques induites uniquement par l’économie touristique.
Qu'est-ce que le bien-être animal?
Le cheval est un être social, doté d'émotions. C'est un animal symbolique et de nombreuses perceptions diververses en découlent au sein de la société.
Le bien-être animal peut être defini par la bonne santé physique et mentale. C'est un état multifactoriel complexe. Pour l’appréhender, il faut bien connaître :
En 1998, la directive 98/58/CE du Conseil sur la protection des animaux dans les élevages s’inspire des cinq libertés élaborées par un organisme gouvernemental britannique : le « Farm Animal Welfare Council » (FAWC) en 1979.
Depuis, le programme européen sur le bien-être animal Welfare quality® a décliné plus précisément cette notion.
Les 5 libertés (FAWC, 1979)... |
... déclinées en 12 critères (Welfare Quality®) |
Absence de faim, de soif |
► absence de faim prolongée |
Présence d'abris appropriés (naturels ou bâtis) et maintien du confort |
► confort du couchage |
Absence de maladies et de blessures |
► absence de blessures |
Possibilité d'exprimer les comportements normaux de son espèce |
► expression du comportement social |
Absence de peur et d'anxiété |